
Auteurs : Samuel AHOUDJO, Fulgence SOUMONNI
INTRODUCTION
Ces dix dernières années, l’entrepreneuriat des jeunes a été abondamment cité parmi les moyens à privilégier pour favoriser la création d’emplois et la croissance économique dans les pays en développement (Mwatsika & Sankhulani, 2016). D’aucuns considèrent que l’effectif croissant de jeunes est un énorme vivier de talents inexploités et un risque d’instabilité sociale dans une conjoncture économique difficile. L’agriculture pourrait jouer un rôle majeur dans cet élan entrepreneurial du continent.
En effet selon la Banque africaine de développement, l’agriculture est le moteur de l’économie africaine et demeure le premier employeur et la principale source de revenu pour la plupart des ménages africains.
L’entrepreneuriat agricole est la base de la créativité, de l’innovation, de la rentabilité et de la gestion des risques des producteurs agricoles (Njegomir et al., 2017). En Afrique il est une voie prometteuse pour le développement économique et social du continent. En Côte d’Ivoire, le secteur agricole représente près de 22% du PIB et emploie plus de la moitié de la population active (Siaka et al., 2019).
Face aux défis croissants liés à l’urbanisation, à la sécurité alimentaire et aux changements climatiques, l’agripreneuriat émerge comme une solution viable pour stimuler l’innovation et la croissance dans le secteur agricole. Cependant, pour assurer un développement optimal de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire, il est crucial de créer un écosystème favorable à l’émergence et à la croissance des entreprises agricoles. Dans cet article, nous examinerons les différents acteurs de l’écosystème agripreneurial en Côte d’Ivoire, analyserons les forces et les faiblesses de cet écosystème et proposerons des leviers pour renforcer ce dernier afin d’y favoriser son développement.
- Agripreneuriat et écosystème agripreneurial
L’agripreneuriat est un néologisme, un mot-valise combinant « agriculture » et « entrepreneuriat ». Selon Ndedi et Feussi (2017), les agripreneurs sont les personnes qui se lancent malgré les risques dans un créneau inexploité ou mal exploité qu’elles ont découvert dans le secteur de l’agriculture.
L’écosystème agripreneurial est un ensemble d’acteurs et de facteurs qui interagissent pour soutenir le développement des entreprises agricoles (OECD, 2020). Cet écosystème comprend les entrepreneurs agricoles, les investisseurs, les institutions publiques et privées, les partenaires techniques et financiers, les fournisseurs de services, les clients et les consommateurs. Les interactions entre ces différents acteurs sont essentielles pour favoriser la création et la croissance des entreprises agricoles durables.
- Description sommaire de l’écosystème agripreneurial ivoirien
L’écosystème de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire est composé de plusieurs acteurs qui travaillent ensemble pour soutenir et promouvoir le développement du secteur agricole. Voici quelques-uns des acteurs clés de cet écosystème :
- Les entrepreneurs agricoles : Ce sont les acteurs clés de l’écosystème de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire. Ils sont les créateurs d’entreprises agricoles et sont à la base de la production alimentaire.
- Les organisations gouvernementales : Le gouvernement ivoirien joue un rôle important dans la promotion et le développement du secteur agricole. Le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural est le principal organisme gouvernemental chargé de la supervision et de la réglementation du secteur agricole en Côte d’Ivoire. Le gouvernement ivoirien a mis en place plusieurs initiatives pour promouvoir le développement du secteur agricole en Côte d’Ivoire, notamment en investissant dans les infrastructures et en offrant des subventions pour les projets agricoles. Cependant, selon la Banque mondiale, le secteur agricole ivoirien est confronté à plusieurs défis, notamment une productivité faible, des coûts élevés et une concurrence accrue de la part des producteurs étrangers.
- Les organisations non gouvernementales (ONG) : Les ONG travaillent aux côtés des entrepreneurs agricoles pour promouvoir et développer le secteur agricole en Côte d’Ivoire. Selon les données de la FAO, il y a environ 400 organisations de la société civile actives dans le domaine de l’agriculture et du développement rural en Côte d’Ivoire. Ces ONG fournissent des services de conseil et de formation pour les entrepreneurs agricoles, ainsi que des financements et une assistance technique pour les projets agricoles.
- Les institutions financières : Les institutions financières telles que les banques et les sociétés de microfinance jouent un rôle clé dans le financement des projets agricoles en Côte d’Ivoire. Selon les données de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), le secteur financier en Côte d’Ivoire est en croissance, avec une augmentation du nombre de comptes bancaires et une expansion des réseaux de microfinance.
- Les fournisseurs de services, tels que les entreprises de transport, les fournisseurs de semences, les entreprises de transformation alimentaire, les distributeurs et les détaillants, jouent également un rôle crucial dans l’écosystème de l’agripreneuriat en fournissant des services et des produits essentiels aux entreprises agricoles. Les clients et les consommateurs sont également des acteurs clés de l’écosystème de l’agripreneuriat, car ils fournissent une demande pour les produits agricoles et peuvent influencer la stratégie de l’entreprise et son développement.
- Les universités et les centres de recherche : Les universités et les centres de recherche sont des acteurs importants de l’écosystème de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire. Ils mènent des recherches sur les nouvelles techniques agricoles et fournissent des informations précieuses aux entrepreneurs agricoles pour améliorer leurs productions et développer leurs entreprises.
L’écosystème de l’agripreneuriat repose sur les interactions entre ces différents acteurs. Les entrepreneurs agricoles ont besoin de financements, de compétences techniques et d’un environnement réglementaire favorable pour développer leurs activités. Les investisseurs ont besoin de projets solides et rentables pour investir leur argent. Les institutions ont besoin de politiques et de programmes adaptés pour stimuler l’entrepreneuriat agricole. Les partenaires techniques et financiers ont besoin de projets pertinents et bien structurés pour apporter leur appui aux entrepreneurs agricoles.
L’impact de l’écosystème de l’agripreneuriat sur le développement de l’agripreneuriat est significatif. Un écosystème solide peut favoriser l’émergence et la croissance d’entreprises agricoles durables, créatrices d’emplois et de richesses, tout en contribuant à la sécurité alimentaire et à la protection de l’environnement. En revanche, un écosystème faible peut entraver le développement de l’agripreneuriat en limitant l’accès au financement, aux marchés et aux ressources nécessaires à la croissance des entreprises agricoles.
- Analyse de l’écosystème de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire est un pays aux ressources naturelles abondantes et à l’économie agricole dynamique, offrant ainsi un fort potentiel pour le développement de l’agripreneuriat. Cependant, malgré les progrès récents dans la promotion de l’entrepreneuriat agricole, l’écosystème de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire présente encore certaines faiblesses qui entravent le développement optimal du secteur. Dans cette section, nous examinerons les forces et les faiblesses de l’écosystème de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire, ainsi que les opportunités pour le développement futur du secteur.
- Forces de l’écosystème de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire dispose de nombreux atouts qui soutiennent le développement de l’agripreneuriat. D’abord, le pays bénéficie d’un climat propice à l’agriculture, avec une pluviométrie abondante et régulière sur la majeure partie du territoire. Selon les données de la FAO, la Côte d’Ivoire a une superficie cultivable de 7,2 millions d’hectares, dont seulement 30 % sont actuellement exploités. En outre, le pays dispose d’une grande variété de terres cultivables, allant des terres forestières riches en biodiversité aux terres fertiles des plaines côtières. La Côte d’Ivoire est également riche en diversité de cultures agricoles, notamment le cacao, le café, le palmier à huile, le caoutchouc et les fruits tropicaux.
Figure 1 : proportion de terre inexploitée en Côte d’Ivoire
Source : FAO
Le gouvernement ivoirien a pris des mesures pour promouvoir l’entrepreneuriat agricole, notamment en créant des structures institutionnelles telles que le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA) et en lançant des initiatives telles que le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA). De plus, il existe des programmes de formation et de soutien financier pour les entrepreneurs agricoles, tels que le programme d’entrepreneuriat agricole de la Banque Africaine de Développement (BAD). Selon la Banque mondiale, le PNIA a permis de financer plus de 800 projets agricoles depuis son lancement en 2012.
- Faiblesses de l’écosystème de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire
Malgré les forces mentionnées précédemment, l’écosystème de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire présente également des faiblesses importantes. D’abord, les entrepreneurs agricoles sont souvent confrontés à des obstacles liés à l’accès au financement. Selon une étude de la Banque mondiale, seulement 5% des exploitants agricoles en Côte d’Ivoire ont accès à des financements formels. Les institutions financières ont souvent des politiques restrictives en matière de financement de l’agriculture, ce qui rend difficile l’obtention de prêts bancaires pour les entrepreneurs agricoles. De plus, les infrastructures de transport et de stockage des produits agricoles sont souvent insuffisantes, ce qui rend difficile pour les entrepreneurs agricoles la commercialisation de leurs produits. Selon une étude du PNIA, les pertes post-récolte pourraient atteindre jusqu’à 30% pour certaines cultures.
En outre, l’agriculture en Côte d’Ivoire est souvent caractérisée par des pratiques agricoles non durables, telles que la déforestation, la surexploitation des sols et l’utilisation excessive de pesticides et d’engrais. Selon une étude de la FAO, la Côte d’Ivoire a perdu près de 90% de sa couverture forestière depuis les années 1960 en raison de l’expansion des terres agricoles (Opendata Côte d’Ivoire, 2022). Ceci peut avoir des effets négatifs sur l’environnement et la santé humaine, tout en réduisant la durabilité à long terme de l’agriculture. Enfin, malgré les efforts du gouvernement pour promouvoir l’entrepreneuriat agricole, il existe encore un manque de coordination entre les différentes parties prenantes du secteur, ce qui peut limiter l’efficacité des politiques publiques.
Figure 2 : Evolution de la couverture forestière de la Côte d’Ivoire de 1990 à 2020
Source : Opendata Côte d4ivoire, 2022
- Un focus sur le système de taxation et d’imposition
Le système de taxation et d’imposition peut avoir un impact significatif sur la capacité des startups agripreneuriales en Côte d’Ivoire à se développer et à prospérer. Dans les paragraphes qui suivent, nous essayons d’énumérer quelques contraintes liées au système de taxation et d’imposition ivoirien.
- Contraintes de trésorerie
Les startups agripreneuriales ont souvent des budgets limités, ce qui signifie que les paiements d’impôts et de taxes peuvent avoir un impact significatif sur leur trésorerie. Selon l’indice de compétitivité mondiale 2019 du Forum économique mondial, la côte d’ivoire occupe la Côte d’Ivoire occupe la 131eme place sur 141 pays en termes de financement des PME. Il est donc plus difficile pour les startups de financer leur développement et de faire face aux dépenses imprévues. Par ailleurs, Il n’y a pas de régime fiscal spécifique dédié uniquement aux startups.
Voici quelques exemples d’incitations fiscales qui pourraient être applicables aux startups en Côte d’Ivoire :
- Exonérations temporaires : Certaines entreprises en phase de démarrage peuvent bénéficier d’exonérations temporaires d’impôts sur les bénéfices pendant une période déterminée, généralement pour encourager l’investissement et la création d’emplois.
- Crédits d’impôt pour la recherche et le développement (R&D) : Les startups qui investissent dans la R&D peuvent être éligibles à des crédits d’impôt pour encourager l’innovation et la croissance.
- Zones franches et zones économiques spéciales : Les entreprises situées dans certaines zones géographiques peuvent bénéficier d’avantages fiscaux, tels que des exonérations d’impôts sur les bénéfices, des réductions de taxes sur la valeur ajoutée (TVA) et des exonérations de droits de douane.
- Coûts supplémentaires
Les startups agripreneuriales en Côte d’Ivoire peuvent être soumises à des coûts supplémentaires liés aux impôts et aux taxes. Cela inclut des frais pour l’enregistrement de l’entreprise, des taxes sur les ventes, des taxes foncières, des taxes sur les importations et d’autres frais.
- Complexité administrative
Les règles fiscales et d’imposition peuvent être complexes et difficiles à comprendre pour les entrepreneurs débutants. Cela peut entraîner des erreurs de déclaration ou des retards de paiement, qui peuvent entraîner des amendes et des pénalités supplémentaires. Par exemple, selon le même rapport Doing Business 2020 la banque Mondiale, les délais de mise en conformité aux frontières d’exportation pour le transport maritime sont de plus de 200 heures en Côte d’Ivoire en comparaison à 10 heures à Singapour.
- Impact sur la compétitivité
Les startups agripreneuriales en Côte d’Ivoire peuvent être confrontées à des concurrents internationaux qui bénéficient de régimes fiscaux plus avantageux. Selon l’indice de compétitivité mondiale 2019 les entreprises ivoiriennes sont soumises à des taux d’imposition élevés, ce qui peut les rendre moins compétitives sur le marché mondial et entraver leur croissance et leur développement. Selon le même rapport, la Côte d’Ivoire est classée 83eme sur l’effet de distorsion des taxes et des subventions sur la concurrence à l’échelle locale. Cela montre une répartition inégale des subventions et taxes entre les différentes entreprises engendrant une forte distorsion de la concurrence entre entreprises locales.
Cependant, il convient de noter que le gouvernement ivoirien a mis en place des mesures pour encourager le développement des startups agripreneuriales, notamment en offrant des avantages fiscaux pour les entreprises qui investissent dans le secteur agricole. Par exemple, le Code des Investissements de Côte d’Ivoire prévoit des avantages fiscaux tels que des exemptions d’impôts sur les bénéfices et des réductions de la taxe foncière pour les entreprises agricoles. De plus, le gouvernement a mis en place des programmes pour promouvoir l’entrepreneuriat et soutenir les startups en Côte d’Ivoire, tels que le Fonds d’Appui aux Micro-Entreprises (FAMAE) et le Programme National de Développement de l’Entrepreneuriat des Jeunes (PNDEJ).
- Opportunités pour le développement de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire
Malgré les défis, l’écosystème de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire offre également de nombreuses opportunités pour les entrepreneurs agricoles. Tout d’abord, la demande pour les produits agricoles ivoiriens est en constante augmentation, tant sur le marché local que sur les marchés internationaux. Selon le PNIA, le secteur agricole ivoirien a connu une croissance annuelle moyenne de 5,8% entre 2011 et 2016. En outre, la Côte d’Ivoire dispose d’une main-d’œuvre jeune et dynamique, qui peut apporter une innovation et une créativité essentielles au secteur. Enfin, l’adoption de pratiques agricoles durables peut non seulement aider à préserver l’environnement, mais aussi améliorer la productivité et la qualité des produits agricoles.
- Les leviers pour un développement optimal de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire
- Renforcer la formation et l’accès aux financements
Renforcer la formation des entrepreneurs agricoles et faciliter leur accès aux financements est un facteur clé pour favoriser le développement de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire. Le gouvernement peut jouer un rôle clé en investissant dans des programmes de formation professionnelle adaptés aux besoins du secteur agricole. De plus, il est important d’encourager la création de mécanismes de financement adaptés aux besoins des entrepreneurs agricoles, tels que des fonds d’investissement ou des prêts à taux préférentiels.
Il est important de noter que de nombreuses initiatives existent en Côte d’Ivoire pour former les agripreneurs. Agribusiness TV par exemple est une plateforme en ligne qui fournit des vidéos éducatives et inspirantes pour les agripreneurs en Afrique, y compris en Côte d’Ivoire. Les vidéos couvrent des sujets tels que la production agricole, la transformation des produits, la commercialisation et la gestion d’entreprise.
En ce qui concerne l’accès aux financements, des initiatives comme le fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI) ont été mises en place. Ce fonds gouvernemental vise à soutenir les femmes entrepreneures en Côte d’Ivoire, y compris les femmes agripreneurs. Le FAFCI offre des prêts à faible taux d’intérêt pour aider les femmes à démarrer ou à développer leur entreprise. Allant dans ce sens, le gouvernement peut également encourager la création de mécanismes de financement adaptés aux besoins des entrepreneurs agricoles, en établissant des fonds d’investissement pour le secteur agricole et en offrant des prêts à taux préférentiels.
- Favoriser la coordination et la collaboration entre les parties prenantes
Il est essentiel de favoriser la coordination et la collaboration entre les différentes parties prenantes du secteur. Le gouvernement peut jouer un rôle de catalyseur en organisant des rencontres entre les entrepreneurs agricoles, les organisations de la société civile, les institutions financières et les organismes de recherche pour favoriser les échanges et la coopération. Cette coordination peut aider à surmonter les obstacles actuels et à favoriser une utilisation efficace des ressources.
Le gouvernement ivoirien a créé plusieurs structures pour favoriser la coordination et la collaboration dans le secteur agricole, telles que le Conseil National de l’Agriculture et du Développement Rural (CNADER), qui réunit les différents acteurs du secteur pour définir les politiques agricoles nationales. Des initiatives ont également été mises en place pour encourager la coopération entre les agripreneurs, telles que le Réseau des Agripreneurs de Côte d’Ivoire (REACI), qui rassemble des entrepreneurs agricoles pour favoriser les échanges d’expérience et la coopération.
Pour favoriser la coordination et la collaboration entre les parties prenantes, des actions collectives régulières entre les entrepreneurs agricoles, les organisations de la société civile, les institutions financières et les organismes de recherche devront être renforcées, cela pour favoriser les échanges et la coopération. Il existe dans certains pays des plateformes numériques pour faciliter les échanges entre les différents acteurs du secteur agricole.
- Encourager l’innovation et l’adoption de pratiques agricoles durables
Les pratiques agricoles durables peuvent aider à préserver l’environnement tout en améliorant la productivité et la qualité des produits agricoles. Les entrepreneurs agricoles doivent être encouragés à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement telles que l’agriculture biologique, l’agroforesterie et la conservation des sols. Le gouvernement peut jouer un rôle important en créant des incitations pour l’adoption de ces pratiques, par exemple en offrant des subventions ou des avantages fiscaux aux entrepreneurs agricoles qui adoptent des pratiques durables.
Plusieurs initiatives ont été lancées pour encourager l’adoption de pratiques agricoles durables en Côte d’Ivoire, telles que le projet « Agroforesterie » de l’ONG Rainforest Alliance, qui promeut l’agroforesterie auprès des producteurs de cacao. Le gouvernement a également lancé plusieurs programmes pour encourager l’adoption de pratiques agricoles durables, tels que le Programme National changements climatiques dont l’un des buts consiste à atténuer la dégradation des sols.
Pour encourager l’innovation et l’adoption de pratiques agricoles durables, le gouvernement peut offrir des subventions et des avantages fiscaux aux entrepreneurs agricoles qui adoptent des pratiques respectueuses de l’environnement. Le gouvernement peut également encourager la recherche et le développement de technologies agricoles durables et investir dans des programmes de formation pour aider les entrepreneurs agricoles à adopter ces pratiques.
- Développer les infrastructures et les technologies agricoles
Le développement de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire peut également être favorisé en investissant dans les infrastructures et les technologies agricoles. Cela peut inclure la construction de réseaux d’irrigation, l’amélioration des infrastructures de transport et de stockage, ainsi que le développement de technologies adaptées aux besoins locaux, comme les applications mobiles pour faciliter l’accès aux informations et aux marchés.
Plusieurs initiatives ont été lancées pour améliorer les infrastructures agricoles en Côte d’Ivoire, telles que le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA), qui vise à améliorer les infrastructures de transport et de stockage des produits agricoles. En termes de technologies agricoles, des initiatives ont été lancées pour promouvoir l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans le secteur agricole, telles que le projet « e-Agriculture » de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), qui vise à promouvoir l’utilisation des TIC dans la gestion de l’agriculture.
Pour développer les infrastructures et les technologies agricoles, le gouvernement peut investir dans la construction de réseaux d’irrigation, l’amélioration des infrastructures de transport et de stockage, ainsi que dans le développement de technologies adaptées aux besoins locaux. Le gouvernement peut également encourager les partenariats public-privé pour financer et gérer ces infrastructures.
- Exemples de réussite
Il existe plusieurs exemples de réussites dans le domaine de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire. En voici quelques-uns :
- Etoduma sarl : Cette start up ivoirienne est spécialisée dans l’agro transformation des produits locaux. Elle a réussi en 2018, grâce un processus innovant à mettre sur le marché la marque de chips bio appélé ‘’Mon chips’’.
- Camiammiam : Cette start-up ivoirienne a été fondée par une entrepreneure, Soro Levolotian, et propose du lait végétal fabriqué à partir de noix de cajou pour une alternative de qualité équivalente pour les personnes intolérantes au lactose contenu dans le lait animal. Camiammiam a remporté plusieurs prix et a reçu des investissements de plusieurs fonds de capital-risque.
- Lono :犀利士
-weight: 400; »> Cette startup Ivoirienne a pour mission d’offrir des solutions durables et abordables pour transformer les déchets en valeur. Pour ce faire, elle propose des services et des produits qui aident les agriculteurs, les agro-industries, les entreprises et les organisations à tirer le meilleur parti de leurs déchets.
Ces exemples montrent que l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire peut être un secteur dynamique et en croissance, offrant des opportunités pour les entrepreneurs locaux et internationaux. En outre, ces réussites soulignent l’importance de l’innovation, de la collaboration et de l’adoption de pratiques durables pour favoriser un développement optimal de ce secteur.
CONCLUSION
Cet article a mis en évidence certains éléments clés de l’écosystème de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire, ainsi que les leviers pour un développement optimal de ce secteur. Malgré les défis auxquels il est confronté, l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire offre de grandes opportunités pour les entrepreneurs et les investisseurs, ainsi que pour le développement économique et social du pays.
Cependant, pour réaliser pleinement ce potentiel, l’état devra mettre en place des politiques et des programmes visant à renforcer l’écosystème de l’agripreneuriat en Côte d’Ivoire. Cela pourrait inclure des mesures telles que le renforcement des capacités des producteurs, l’amélioration de l’accès aux financements et aux marchés, ainsi que le développement de partenariats public-privé.
En ce qui concerne les perspectives d’avenir, il est clair que le potentiel est énorme. Le pays possède des ressources naturelles abondantes, une population jeune et dynamique, et une forte demande pour les produits agricoles de qualité. L’agripreneuriat en Côte d’Ivoire est un secteur en plein essor, avec un grand potentiel pour contribuer au développement économique et social du pays. Il est donc essentiel que les différents acteurs concernés travaillent ensemble pour mettre en place un écosystème favorable à un développement optimal de ce secteur prometteur.
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